Radicalité et dualité au regard du Yoga

La radicalité de la dualité du monde face à la disparition de la dualité intérieure

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Mis à jour le : Wednesday, March 11, 2020 9:13 AM

Categorie : Spiritualité

Discipline : Yoga

Radicalité et dualité au regard du Yoga

La radicalité de la dualité du monde face à la disparition de la dualité intérieure

Citananda : Namaste Sita, merci pour le temps que tu nous accordes. Veux-tu partager avec GOYOGA ton inspiration sur le temps présent, 2020, et les liens avec l’intérieur et le principe féminin ?


Sita : Ces derniers temps, j’observe que ça se radicalise, on rentre dans une période d'intensification où il nous est demandé de nous positionner dans nos vies totalement alignées avec des actes claires et cohérents. C'est le moment aussi de faire le grand tri entre ce qui nous convient et ce qui doit être laissé. Il y a la une forme d'urgence presque, vers cette démarche d’authenticité qui s'inscrit dans chaque instant. Les choses qui pouvaient rester autrefois en dormance sont aujourd'hui révélés les unes après les autres pour être transformées. As-tu remarqué au niveau collectif comment les mensonges, manipulations et autres sont mis au grand jour presque quotidiennement, nous obligeant à nous réveiller ? Ou en tous cas à nous poser des questions fondamentales sur le sens de tout ça ?.C'est comme si des projecteurs très puissants s'allumaient sur un espace auparavant sombre et tout d'un coup la perception de la réalité change radicalement, ça peut être déstabilisant de se sentir soudain ébloui. Cela n'est pas facile pour beaucoup, ça devient très inconfortable de maintenir les anciennes structures et nous ne savons pas encore vers quoi nous avançons. Cela crée beaucoup d'angoisse et révolte et bien d'autres formes de résistance au changement... ça s'agite et on le voit à une échelle planétaire. On est en train de quitter un monde pour rentrer dans un autre qui n'est pas une reproduction du précédent, ni une suite, mais quelque chose d'une toute autre nature. C'est aussi le moment pour des grandes opportunités et bascules. Cela s'accélère et on peut pressentir quelque chose qui pulse, qui s'entre choque, qui bouillonne et se dissous, dans un état de magma; On est un peu dans cette marmite en quelque sorte où il nous est demandé d'enter dans notre axe, de s'inscrire dans sa verticalité unique à chacun, de trouver l’œil du cyclone, le point zéro au dedans et de s'y établir pendant que Shakti dans sa dance fébrile remous les mondes, donnant naissance au nouveau. Celà me rappelle l'expérience d'un accouchement. Ce sont des moment uniques et tellement puissants, d'une transition hors contrôle, qui nous poussent finalement à lâcher toute résistance inutile, nous mettant face à face avec soi-même et permettant ainsi à une force qui nous dépasse d'avancer au premier plan et prendre le relais

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Il y a aussi une sensation de voyager à une très grande allure, portée par un vortex formidable. A cette vitesse le moindre mouvement sur le volant se répercute de façon immédiate affectant radicalement la trajectoire du véhicule. Une pensée se manifeste à l'instant même, les synchronicités parfaites se révèlent et s'enchaînent. On en est un peu là dedans aussi, d'où le besoin de transformer notre conduite, notre mode de vie.

As-tu remarqué la facilité d'entrer dans le silence et la profondeur de l'être lors des méditations ? ou même à n'importe quel moment ?


Citananda : Est-ce que tu peux approfondir la relation entre la radicalité et l’état dont tu parlais ?


Sita : Hum, le mot radical se réfère aux racines, cette radicalité dont je parle n'est autre qu'une force d'impulsion nous ramenant vers la rencontre avec notre source. Je ne sais pas comment tu vis ta Sadhana, comment tu as vécu ta retraite de Vipassana, mon sentiment est celui-ci; au fur et à mesure que la conscience de l'unité s'intègre, la perception "personnelle" ou individuelle des choses, ou "l'idée qu'on se fait de soi-même", de ses convictions, ses croyances, ou des histoires qui nous ont construit en tant qu'individu s'effacent progressivement. Un peu comme quand on se réveille au milieu d'un rêve, et une partie de la conscience continue à rêver encore tout en sachant que ce n'est qu'un rêve...Les contours du monde perdent leur texture et une forte impression que "cela se fait tout seul" et qu'il n'y a "personne" en train de "faire" quoi que ce soit. Ça peut être aussi déstabilisant à un certain niveau.

Paradoxalement il y a un sens aigu de responsabilité et engagement qui se développe. La prise de conscience de l'impact du moindre geste sur la trajectoire collective devient évidente.


Citananda : Oui c’est exactement ce que je ressens, le sens aigu de la responsabilité s'est développé tout au long des années depuis lesquelles je pratique ma Sadhana. Mais avec la retraite Vipassana de 10 jours pour le passage de 2019 à 2020, c’est comme si tout mon ancien monde avait disparu en fait, vraiment ! De retour de ces 10 jours de silence, c’est comme si tout avait été effacé, bien sûr ça existe encore en superficie, je continue à agir, extérieurement il n’y a pas de différence, mais intérieurement le monde a perdu tout son sens, sa substance. Tu comprends, s’il n’y a plus de sens intérieur à ce qu’il se passe à l’extérieur, si l'extérieur n'a plus de sens, alors les projets et projections vers l'avenir perdent tout intérêt, toute motivation puisque ce sur quoi cela s'appuyait jusqu'à présent n'a plus vraiment de substance. Alors c’est comme si on me forçait à vivre l’instant. Je ne dis pas que j’y suis en permanence, bien sûr je suis régulièrement absorbé par le quotidien, mais tu vois ça m’amène forcément vers ça, s’il n’y a pas de projection vers l’avenir alors il n’y a plus que l’instant, du coup je n’ai pas d’autre choix. Je suis toujours très surpris par la puissance des pratiques spirituelles intenses sur notre être !


Sita :

Difficile à concevoir au niveau mental l'unité et l'individu coexistant au même temps. A un certain point, la goûte se dissous dans l'océan et devient l'océan, et/ou l'océan devient la goûte d'eau ...mystère des mystères. Réaliser l'unité tout en restant dans les contours de nos corps humains, incarnés dans ce monde, dotés de pensée et réflexion, émotions, sens et mémoires. Quelle aventure, n'est pas ?

Mais vois-tu il ne s’agit pas d’une chose, ou de son contraire. Ça dépend de la position depuis laquelle on les regarde. Sur un certain plan, blanc c’est blanc, noir c’est noir, et sur un autre plan, les deux choses cohabitent au delà de l'espace-temps. Tu vois ce que je veux dire ? C’est là ou les Siddhas m’inspirent tellement, car eux ils sont passés à une autre étape, c’est à dire ils ont complètement conclu cette unité tout en choisissant de rester sur le plan incarné.


Actuellement ce n'est pas seulement le nord magnétique de la planète qui se déplace, mais cet événement physique révèle une bascule intérieur au niveau subtil de notre existence qui s'opère en silence, à l'intérieur de chacun de nous mais aussi au collectif. On est en train de changer notre axe vers celui où l'être prédomine.


Citananda : Et bien, ça nous promet une belle année 2020 !


Sita : Oui Citananda, le temps de l'alignement avec le dharma est là, que chacune de nos actions soit inspirée par l'esprit du service. Que nous puissions franchir cette nouvelle étape d'évolution et transformer nos vies en célébration vibrante de la présence divine sur cette Terre.


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